13 mai 1915 Ma chère fille, Je t'écris cette lettre pour t'annoncer
une mauvaise nouvelle, Maxence est décédé au
front il y a deux jours, les Allemands lui ont tiré dessus… il n'a pas
survécu aux deux balles qui ont transpercé son cœur… Je suis tellement triste… Je me sens seule.
Quand j'ai appris la mort de ton frère, je me suis mise à boire. Ta soeur m'a dit d'arrêter, que ce n'était pas bon pour le bébé… Je ne te l'avais
pas encore dit, mais je suis enceinte, j'aurais préféré te le dire dans de meilleures conditions. Ton frère aurait
été fier de moi, Il n'a pas eu le temps de le savoir. Dans tous les cas, je
suis une mère fière, fière de mes enfants et surtout de mes deux fils car ils
donnent leurs vie pour notre pays, pour nous tous. Je suis fière d'eux et de
toi aussi. Jean-Louis est toujours sur le front, il est
blessé au bras gauche, mais ce n’est rien de grave d’après sa lettre. Donne-moi de tes
nouvelles à propos de ton travail Je te laisse sur la pointe de ma plume Ta maman qui t'aime fort |
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28 mai 1995 Ma chère mère J'ai bien reçu
ta lettre. J'ai appris pour Maxence. Moi aussi ça me fait de la peine. Moi
aussi je me sens seule. Mon mari est parti en guerre. Mais moi aussi je suis fière d'e ceux qu'ils se
battent pour notre pays. Je vais bientôt venir te voir. Alors la famille
s’agrandit ? Et le prénom ? Si c’est
un garçon et si c'est une fille ? Mon travail se passe très bien. Je travaille dans une
usine d'armement j'y fabrique des obus pour les soldats. Je suis heureuse
d'aider les soldats sur le front. C'est difficile et fatiguant comme métier,
mais je me suis faite aux conditions de travail. je t'aime maman
et je t’embrasse, Vinciane |
2 ème série de lettres |
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19 mai 1915 ma chère Vincianne J'ai bien reçu ta lettre et je t'en remercie
beaucoup. Moi aussi ça me fait de la peine, beaucoup de peine. Je n'ai toujours pas remonté la pente. Je suis
triste, Je vais apprécier ta visite, tu me remonteras peut-être le moral, Je suis fière de toi, ma fille, ça doit être dur
pour toi, ton travail et les enfants. Si tu veux, je passerais te les garder,
J'aimerais bien savoir ce que tu fais dans cette usine d'armement. J'aimerais
bien avoir une petite fille qui s'appellera Thérèse. Si c'est un garçon je
l'appellerais Hubert comme mon père. Qu’en penses-tu ? A bientôt, Ta maman qui t'aime
fort, |
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1er Juin 1915 Chère maman Il faut que tu
remontes la pente ! Pense à ton futur enfant ! Dans dix jours ou plus
j'aurais la possibilité de venir.
Comment va papa ? Je n'ai toujours pas eu de ses nouvelles et je
m’inquiète. Moi aussi je suis fière de toi maman. Mon travail n'est pas dur
mais fatigant. J'y fabrique des obus
et j’espère qu’ils aideront le France à gagner ! Je t'aime et
t’embrasse, Ta fille |