Verdun, 23 Mars 1916 Chère Colette, Vous avez été
désignée pour être ma marraine de guerre, je m'appelle Paul, j'ai 25ans, je suis né à Paris,
j'habite en Picardie à Beauvais avec ma femme Laurence et ma fille Hélène de
3 ans. Avant de
Partir au front, j'étais mécanicien automobile. Ici au front c'est la misère,
la guerre des tranchées continue. Nous manquons de tout, nourriture, de
savon, de dentifrice,,, Vous serait-il possible de m'envoyer des gâteaux et
tout ce qui et important pour le quotidien. Je vous joins avec cette lettre une photo de moi qui
me reste. Si vous aussi pouviez m'envoyer une photo de vous s'il vous plait.
Je vous laisse et à très vite!
Amicalement
Paul |
|
Cher Paul, J’ai bien reçu votre lettre et
je suis très heureuse d’avoir été
désignée comme marraine de guerre pour vous. Je vous enverrai ce que vous
avez besoin pour le quotidien. Dans la lettre, vous dites que
vous me joignez une photographie de vous mais il n'y en a point. Ce qui est
très dommage ! Pourriez-vous m'envoyer cette photographie ? Vous parlez des tranchées en pensant aux malheurs mais n'oubliez pas
que vous vous battez pour la France ce que j'apprécie beaucoup. Je pense que
cela doit être dur de ne jamais voir
la fin de cette guerre mais toute la France est avec vous ! Prenez
votre fusil et avancez, battez-vous, mais ne vous laissez pas abattre pas ses
fichus Boches. Ce ne sont que des misérables, je sais que vous allez les
battre et je sais que vous allez réussir. Ayez confiance en vous et
regardez devant. Tenez le coup ! Et j'espère que ma photographie vous
remontera le moral. Je
suis avec vous! A bientôt Colette |
2ème série de lettres |
||
Verdun, 20 Avril 1916 Chère
Colette Merci pour vos bonbons et tout le reste. Merci aussi pour votre photo de famille. Je
suis désolé pour la photo, j'avais oublié de la mettre dans l'enveloppe. Je l
joins de suite !Sinon au front toujours autant de
morts mais ,grâce à Dieu j'ai pu survivre. Grâce à votre lettre j'ai repris du courage.
Les conditions de vie sont terribles, les tranchées sont de pire en pire, les
morts gisent sur le sol, ils se décomposent de jour en jour, c'est terrifiant
et les maladies se propagent aussi très vite. Aussi je me demande souvent
pourquoi nous sommes là et si la France a vraiment mérité ce carnage. Chère Colette je vous joins cette photo
de moi. Je
vous laisse, le Général rassemble le régiment, A très vite Paul |
|
Lors
d’une attaque, Paul a été grièvement blessé. Amputé des deux jambes, il meurt
quelques jours plus tard. Colette n’aura pas eu le temps de lui répondre. |